Des abeilles en ville ? Comment ?
Depuis quelques années, nous voyons ou entendons dire que des ruches installées en ville se comportent bien et même très bien, dépassant parfois en production de miel les moyennes réalisées à la campagne.
Que s’y passe-t-il ?
La ville était déjà folle et la campagne est devenue malade dans de nombreux endroits. Elle s´est appauvrie en ressources pour l´abeille (et pour d´autres espèces aussi, malheureusement) à la suite de la volonté de l´homme d´en faire sa « chose », malléable et serviable à outrance.
Le miel de ville est composé du nectar de nombreuses fleurs, parfois exotiques, qui lui donnent un gout et une richesse à l´image des attentions que l´on apporte à son environnement : l´un plante sur son balcon, un autre dans les jardins, sans compter les espaces verts aménagés pour l´embellissement et les herbes folles poussant entre béton et bitume.
En empruntant l´attention de l´abeille, l´on découvre sa ville, son quartier autrement.
C´est ce regard, cette intention, cette sensibilité que l´Abeille Machine compte, dès aujourd’hui, cultiver Ceci afin de nous réserver à tous, un avenir meilleur dans le respect de la nature et de l´humanité.
Les emplacements :
En ville, trois emplacements sont possibles pour l´installation des ruches ou ruchers.
Dans les jardins, propriétés de particuliers, où l´implantation des ruches est liée à la praticabilité de ces mêmes jardins et à l´usage que compte en faire l´apiculteur amateur.
Dans les parcs et terrains vagues, souvent propriété des communes et dont l´accès public nécessite une sécurisation des lieux et un aménagement particulier pour prévenir tout incident ;
Les toits plats d´immeubles ou autres constructions qui nécessitent une relation avec la population de ces habitations, des démarches avec les bailleurs et une pratique apicole rigoureuse.
Legislation :
Comme pour tout élevage d´animaux, la législation relève du code rural.
Selon les mairies les dispositions peuvent varier mais restent sur les mêmes bases légales, à savoir qu´une ruche doit se trouver à plus de 50 mètres d´un hôpital et ou d´un établissement scolaire, et doit être située derrière une haie de 2 mètres ou se trouver sur une hauteur de plus de 2 mètres.
Ceci afin que les personnes passant à proximité ne puissent pas entrer dans les trajectoires de vols des abeilles entrantes et sortantes.
En outre, l´apiculteur doit déclarer tous les ans le nombre de ses ruches et tenir à jour un cahier d´élevage consultable par un organisme d´état compétent, ici, la Direction Départementale de Protection des Populations (DDPP) et est soumis aux visites de leurs agents.
Comportement des abeilles :
Les abeilles ne sont pas agressives pour l´homme.
Ce dernier s´expose à une réaction de défense de l´abeille s´il intervient sur l´endroit où demeure la colonie.
L´apiculteur connait les réactions des abeilles et arrive à les prévenir avec le calme et la détermination qui caractérisent sa profession.
Le problème principal posé par les abeilles en ville est lié à leur cycle biologique :
Chaque année, en période de mai et juin, les abeilles effectuent des essaimages.
Une partie de la colonie composant une ruche part à la recherche d´un nouvel endroit pour y fonder une nouvelle colonie.
Ce phénomène peut être prévenu et maitrisé en anticipant l´essaimage.
Cette pratique est beaucoup utilisée en apiculture professionnelle où l´essaimage non maitrisé représente une perte de cheptel et donc de capacité à produire sur une année.
Elle nécessite une bonne connaissance du développement de la colonie observée.
Disposition des emplacements ou ruchers :
Un rucher est un lieu qui comporte plusieurs ruches.
Le fait de rassembler plusieurs ruches en un endroit permet de rationaliser les déplacements de l´apiculteur et de mieux observer les ressources dont disposent les abeilles aux alentours.
En ville, le rayon d´action d’une abeille autour de sa ruche est le même qu´à la campagne, à savoir 3 kilomètres, parfois plus en période de pénurie.
5 ruches par emplacement est un nombre raisonnable au regard des ressources environnantes et des populations d’autres butineurs (abeilles solitaires, coléoptères, bourdons) déjà présents sur place.
Les abeilles boivent aussi de l´eau et il est nécessaire en ville de disposer d´un abreuvoir à eau de pluie à côté des ruches afin que les riverains ne trouvent pas trop d´abeilles à proximité de points d´eau extérieur au rucher.
Donc, 5 ruches et un abreuvoir par emplacement est un bon rucher de ville.
Leur répartition tient compte aussi du vent dominant et d´une orientation est-ouest propre à leur bien-être.
Si des visites encadrées d´habitants sont prévus sur les toits, il est nécessaire de disposer les ruches éloignées des bords de toits, afin de prévenir tout risque de chute et de rendre aisé l´accès à la ruche.
Frequence des visites de l´apiculteur :
Une par mois est une moyenne, mais l´activité apicole est intimement liée à deux facteurs dominants et fluctuants : Le climat et la végétation.
Le climat conditionne le comportement des végétaux et donc, leur floraison.
Aussi, lors de fortes miellées (période de floraison intense d´une espèce végétale), comme par exemple celles que l´on observe en ville de Tilleul argenté et d´acacia, les colonies d´abeilles peuvent doubler de population en trois semaines.
Cela réjouit l´apiculteur mais il doit aussi prévenir cet afflux de population afin d´empêcher l´essaimage, aussi doit-il parfois augmenter la fréquence de ses visites sans pour autant prévoir longtemps à l´avance leur moment.